lundi 16 décembre 2013

Super Hexagon

Again. Game over. Again.


Souvent, sur ce blog, je présente des jeux qui repoussent les limites de la définition du mot "jeu" lui-même, qu'il s'agisse "d'histoires interactives" ou même d’œuvres multimédia utilisant le jeu comme moyen de faire progresser la narration. Ces créations sont généralement assez éloignées d'une simple distraction ludique... Pour autant il ne faut pas céder à l'élitisme et mépriser les jeux plus "simples", sous prétexte qu'ils n'ont pas les mêmes aspirations.

Et aujourd'hui, donc, l'excellent Super Hexagon.




Super Hexagon est une création du génial Terry Cavanagh, auteur entre autres du fantastique VVVVVV (dont je ne peux chanter assez les louanges) et de Don't Look Back. Il y est fidèle à son style : Super Hexagon est un jeu minimaliste et affreusement difficile. Et par minimaliste, je n'entends pas bâclé, mais épuré : pas de menus compliqués, de textures trop chargées... juste de simples figures géométriques aux couleurs flashy, et une voix off qui commente vos tentatives successives : again, game over, again, game over, again...

Ce jeu est sorti sur iOS en septembre 2012 (puis dans la foulée sur Android et Windows, Mac OS X et Linux), et j'y joue depuis sa sortie, mais je ne l'ai fini que depuis quelques semaines ; la règle implicite de ce blog qui veut que je ne parle que de jeux que j'ai finis est la raison pour laquelle je n'en parle que maintenant...




Mais donc, qu'est-ce que ce Super Hexagon ? C'est ce qu'on appelle aujourd'hui rétrospectivement un jeu "d'arcade" : un gameplay extrêmement simple, très peu de niveaux, des parties très courtes, une difficulté monstrueuse... et une addiction immédiate. Voyez l'image ci-dessus : votre but est de faire naviguer le petit triangle accolé à l'hexagone central dans le labyrinthe de figures géométriques qui foncent vers lui. Votre seul mode d'action : tourner vers la gauche, ou tourner vers la droite. C'est ultra simple. Et c'est tout. Pour "finir" un niveau, il vous suffit de tenir plus de soixante secondes. Pour vous donner une idée de ce à quoi ça ressemble, en pratique, voici le trailer du jeu :




Si vous venez de le regarder, votre première réaction a probablement été la même que la mienne : c'est beaucoup trop difficile. Après mes cinq premières minutes de jeu, j'ai arbitrairement décidé que jamais je ne serais capable de le finir, que c'était impossible. Alors, qu'en fait, c'est une question d'apprentissage ; un excellent article (qu'hélas je ne retrouve pas, j'éditerai si je le retrouve) comparait l'apprentissage de Super Hexagon à celui de la lecture : au début on ne voit que des formes éparpillées, puis on y discerne des schémas qui se répètent, puis on apprend à reconnaître chacune des "lettres" et à les combiner, jusqu'au jour où la lecture se fait sans demander le moindre effort conscient. Vaincre Super Hexagon, c'est savoir le lire.

Bref, voilà : Super Hexagon, c'est le Tetris moderne. Simple, ultra addictif, rapide, difficile, génial. Pas de points, de leveling, de DLC... Un jeu "brut". Et, point commun supplémentaire, leur bande-son est fantastique, quoique dans un style très différent (celle de Super Hexagon est disponible sur la page Bandcamp de la compositrice, Chipzel). Comme mentionné ci-dessus, il est disponible sur à peu près toutes les plate-formes (y compris Blackerry, c'est dire), pour une somme modique.

Bon courage.

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