dimanche 25 novembre 2012

Surface

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Plus jeune, en des temps moins troublés, j'ai été un utilisateur Apple. La vie était plus simple à cette époque : Microsoft, c'étaient les méchants. Pendant que, du haut de leur hégémonie, ils imposaient leur vision fermée de l'informatique au monde, la résistance passait par Apple, qui faisait des ordinateurs drôles, colorés et souriants. Quinze ans plus tard, le monde a bien changé : Apple domine le monde des tablettes et des smartphones ; et du haut de leur hégémonie...

Bref. À la sortie de l'iPad, je faisais partie des sceptiques. Au delà de la question de l'utilité des tablettes, marché alors émergeant, c'était l'aspect fermé de l'engin qui me rebutait. Impossible de brancher un périphérique car pas de ports externes, impossible de brancher un écran dessus, impossible d'installer une application n'ayant pas été validée par Apple. Un système fermé et cauchemardesque. Un ordinateur sur lequel l'utilisateur n'a ni contrôle ni vrai choix.

Et voilà donc qu'aujourd'hui je possède ma première tablette. Faite par Microsoft. Comme quoi. :)

Et donc, voilà ; quelques rapides impressions d'un objet nouveau.

 
 


Première impression, et pas des moindres : c'est beau. L'objet est beau, l'interface de configuration au lancement est élégante et colorée... Une fois arrivé au menu principal, on découvre la fameuse nouvelle interface (un temps surnommée Metro). Et, à ma très grande surprise, c'est chouette.

Entre autres, j'apprécie l'effort de design. J'apprécie le fait qu'ils aient réussi à créer quelque chose d'élégant et de nouveau. Et, pour une tablette, je trouve l'interface riche : circuler entre les applis ouvertes, en afficher deux en parallèle... Tout répond bien, le multitasking est excellent. Mais un détail rend la Surface différente. C'est qu'en dessous, sous la tablette, une fois le clavier branché... Il y a un vrai ordinateur. Certes, un ordinateur sous Windows, mais sur lequel on a un certain contrôle : on ouvre l'interface Windows classique, et c'est parti. Par exemple, configurer l'accès aux données stockées sur mon serveur Samba a été trivial.

Ça fait de la Surface un véritable anti-iPad : un ordinateur avec un vrai clavier physique, des ports USB, une sortie vidéo, et une interface de tablette... Un appareil, au final, bien plus ouvert. Reste toutefois la question de l'installation de softs sans passer par le Store ; impossible de trouver une information fiable à ce sujet. Mais quoi qu'il en soit, ça fait de la Surface un objet très hybride, un laptop avec une interface de tablette, une tablette avec un clavier de laptop.




Mais c'est là également que le bât blesse : on en attend qu'elle se comporte comme un vrai laptop, ce qu'elle n'est pas. Un exemple aussi bête que honteux : il n'y a pour l'instant qu'un seul navigateur de disponible pour Windows RT, fourni par défaut : Internet Explorer. Et IE, dans cette version, bloque le Flash. Enfin... il n'autorise le Flash que sur les pages whitelistées par Microsoft ! C'est à dire quasiment aucune... Pour un produit supposé contrebalancer l'iPad, c'est juste grave con.

Ce qui joue également, c'est le fait que dans sa version actuelle, la Surface n'utilise pas un processeur x86 classique, ce qui annule toute compatibilité avec les applications traditionnelles Windows. Le Surface Pro réglera ce problème, mais en étant plus lourd, plus gros... Plus un laptop, en somme. Toujours est-il que sur Surface, seules les nouvelles applications Windows 8 / RT peuvent tourner. Par ailleurs, autant l'interface tablette est très réactive, autant certaines applications semblent parfois un peu lentes ; mais là rien d'irrémédiable, il faut juste que développeurs et outils s'habituent à ce matériel. De futures mises à jour peuvent y remédier.

Mais c'est vraiment au niveau des applications que résident les vraies limites de la Surface. Comme dit ci-dessus, seules les applications RT peuvent y tourner, et celles-ci ne sont pour l'instant pas nombreuses du tout. Les sites que j'utilise couramment sont affichés en mode desktop et pas en mode mobile et ne sont pas toujours très utilisables, surtout sous IE. Et du coup,  comme la Surface n'est pas considérée comme un appareil mobile, impossible par exemple de faire marcher Google Sync.



 
Au final, ça en fait un produit vraiment innovant, bourré de bonnes idées, chouette à utiliser... mais très limité pour l'instant en fonctionnalités. Ce qui est dommage, parce qu'il a absolument le potentiel pour devenir mon pseudo-portable de choix : petit, léger, presque une dizaine d'heures de batterie, un vrai clavier optionnel... Il me permettrait de faire une immense partie de ce que je fais sur mon portable, à l'exception du développement, si les applications étaient un peu plus pratiques. Il me manque un vrai navigateur qui lit le flash, une appli Twitter, une connexion à Google Sync pour voir tous mes calendriers, un term ssh...

L'avenir de la Surface est la grande inconnue. Son succès sera lié à l'existence d'applis RT potables, applications dont le nombre sera proportionnel au succès de la Surface, avec les risques de cercle vicieux que cela implique. Du coup, en tant qu'early adopter, j'ai entre les mains un outil plein de potentiel, qui pourrait bien inaugurer la fin des netbooks. Rencontrera-t-il le succès ? Grave question. La bataille de la notoriété profite pour l'instant à Apple, mais Microsoft vient de remporter une bataille dans le combat de l'innovation. Et il ne faut pas oublier les Nexus... Comme l'a dit Jeff Atwood, « it's a fantastic time to be a computer nerd ».

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Sent from my Surface :-)

1 commentaire:

  1. Je ne suis pas pressé de m'intéresser à tous ces objets trop grands pour tenir dans ma poche et trop petits pour être pratiques/confortables (par définition : clavier + souris). Mais leur existence est une bonne chose pour les découvertes en ergonomie et en intégration des ordinateurs à la vie quotidienne, ainsi que pour la diversité du hardware (donc l'importance de la portabilité, donc des standards).

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