mercredi 29 juin 2011

Don't Look Back

(Je ne vais pas m'excuser de ne pas avoir posté pendant une semaine, ceci n'est pas un skyblog. Et puis j'étais occupé.)

J'ai déjà parlé de Terry Cavanagh, ce créateur génial. En 2009, un an avant VVVVVV, il a fait Don't Look Back, publié gratuitement sur son compte Kongregate. Ce jeu est très étrange... et comme c'est un jeu de Cavanagh, il est également très dur.


Le jeu vous place dans la situation de l'image ci-dessus. Un homme seul face à une tombe sous la pluie. Un arbre mort, un ciel noir. Minimaliste. Pas d'introduction, de texte, de scénario. La seule chose que vous semblez pouvoir faire, c'est vous déplacer, vous éloigner de cette tombe. Très vite le décor change. Vous descendez le long d'une falaise rocheuse. La pluie cesse, serpents et araignées commencent à vous bloquer le chemin ; vous vous en débarrassez rageusement avec le pistolet que vous avez trouvé par terre. Vous entrez dans une grotte, tellement sombre que le décor n'est parfois plus qu'un à-plat noir. Vous continuez à descendre en tâtonnant. Puis vous vous frayez un chemin sur des ponts précaires au dessus de lacs de lave, éclairé par les éruptions... Mais une créature hostile vous empêche de passer et vous attaque sans sommation. Une sorte de chien. À plusieurs têtes ?

Bref, vous l'avez compris, c'est une descente aux Enfers. Armé seulement de votre petite arme de poing, vous allez affronter Cerbère, éviter les pièges, et descendre jusqu'à l'antre d'Hadès lui-même. Une fois Hadès vaincu, la seconde partie du jeu commence, et le nom du jeu prend tout son sens. Car vous retrouvez le spectre de votre âme sœur, votre aimée, votre Eurydice. Je ne raconte pas la suite : il faut la vivre.


Les graphismes simples vont peut-être rebuter un peu les gens dont l'imagination a besoin d'un meilleur support, mais c'est surtout la difficulté qui va bloquer les joueurs occasionnels : chaque ennemi vous tue en un seul coup, votre arme est lente et peu pratique... Même si, comme dans VVVVVV, le jeu vous fait immédiatement réapparaître juste avant l'endroit de votre mort, c'est assez frustrant ; les joueurs les moins obstinés seront privés de toute la fin. (Je le classe comme court, malgré tout : il ne faut pas tant de temps que ça pour le finir ; et surtout on ne le fait qu'une seule fois.)

Bref, Don't Look Back est une libre et sombre réinterprétation du mythe d'Orphée et d'Eurydice. L'horrible twist final, que je ne veux pas spoiler ici, contribue à en faire un jeu unique. J'apprécie beaucoup cette façon de faire passer des émotions et une histoire sans parole, sans texte, sans aucun indice d'aucune sorte. Tout dans l’interprétation. Seule la musique, triste, quand il y en a, vient compléter un peu l'expérience. Comme One Chance : on n'en sort pas tout à fait indemne. Jouez-y ici !

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup l'ambiance, les couleurs, la simplicité extrême du graphisme. Les contrôles sont fluides et réactifs, le pistolet pas si lent que ça, et la difficulté de certains passages est clairement plus supportable du fait qu'on ne revient qu'à l'écran précédent.

    Beau boulot Nicu !

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  2. Bah, beau boulot à Cavanagh, plutôt ; mais ravi qu'il t'ait plu. :)

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(Les messages sont modérés a priori.)